MARCHE LOCATIF SOUS TENSION, SCPI EN PLEIN ESSOR : QUELLES OPPORTUNITES POUR VOTRE PATRIMOINE
- MS Patrimoine & Conseil
- 16 sept.
- 4 min de lecture

En 2025, le marché locatif français et européen se trouve à la croisée des chemins. Rarement il n’aura été autant sollicité, jamais il n’aura suscité autant d’interrogations. Les loyers poursuivent leur ascension, les logements disponibles se raréfient, et la réglementation environnementale resserre son étau sur les propriétaires. Pourtant, dans ce climat de tension, une catégorie d’actifs reprend des couleurs et attire de nouveau la confiance des épargnants : les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier).
Loin d’être un simple instrument de rendement, elles s’imposent désormais comme une véritable réponse patrimoniale aux limites de l’investissement locatif traditionnel.
Un marché locatif sous pression constante
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en un an, les loyers ont progressé en moyenne de 3,3 %, soit plus du double du rythme de l’inflation. À Paris, un appartement se loue en moyenne 38,7 € du mètre carré, quand la province plafonne à 14,67 €. Cette tension, longtemps cantonnée aux grandes métropoles, gagne désormais les villes moyennes, de Mulhouse à Angers, soutenues par un exode urbain qui redistribue les cartes de l’attractivité.
La pénurie de logements se renforce encore avec l’entrée en vigueur des nouvelles normes énergétiques : depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les biens classés G au DPE sont interdits à la location. Une contrainte qui accélère la sortie de milliers de logements du marché, faute de rénovations suffisantes.
À l’international, la situation n’est guère plus fluide. Berlin, Barcelone ou Londres connaissent les mêmes déséquilibres : des loyers en hausse, une demande soutenue, et une offre qui peine à se réinventer.
Le retour en grâce des SCPI
Face à ces tensions, les SCPI apparaissent comme une alternative séduisante. Après une année 2023 marquée par la hausse des taux et un ralentissement des investissements, la collecte retrouve de la vigueur. Le premier semestre 2025 affiche un bilan sans équivoque : plus de 2,2 milliards d’euros collectés, soit une progression de près de 30 % par rapport à l’an dernier.
La confiance des épargnants renaît grâce à des rendements qui se maintiennent sur des niveaux attractifs. En 2024, le taux de distribution moyen s’élevait à 4,72 %, et les prévisions pour 2025 oscillent entre 4,5 et 4,7 %. Certaines SCPI thématiques, plus audacieuses, parviennent même à dépasser les 9 %, mais ces performances exceptionnelles doivent être considérées avec prudence car elles s’accompagnent souvent d’un risque accru de concentration.
Au-delà des chiffres, ce sont les mutations du marché qui marquent un tournant. Les bureaux, jadis omniprésents dans les portefeuilles, reculent nettement. La santé, l’éducation, la logistique ou encore l’hospitalité ciblée prennent le relais, reflétant les besoins réels des économies modernes. La montée des SCPI labellisées ISR confirme également une tendance lourde : l’immobilier ne se pense plus seulement en termes de rendement, mais aussi d’impact et de durabilité.
Une intégration patrimoniale à part entière
Investir dans une SCPI, ce n’est pas seulement acheter des parts pour percevoir un revenu. C’est faire entrer un actif immobilier collectif dans une stratégie patrimoniale plus vaste. Pour l’épargnant, l’enjeu est de définir quel rôle cette brique peut jouer dans son portefeuille.
Un investisseur en quête de revenus réguliers privilégiera les SCPI de rendement classiques, qui distribuent chaque trimestre des loyers mutualisés. Celui qui cherche à préparer l’avenir pourra se tourner vers le démembrement : acquérir la nue-propriété de parts, en différant les revenus imposables, pour bénéficier plus tard d’un flux régulier au moment de la retraite. D’autres encore choisiront de loger leurs parts en assurance-vie, profitant ainsi d’une fiscalité adoucie et d’une meilleure souplesse en cas de transmission.
La diversification est également un maître-mot. Mélanger SCPI diversifiées et thématiques, combiner l’exposition France et Europe, répartir entre rendement, ISR et secteurs porteurs : autant de leviers pour renforcer la résilience du patrimoine.
Il existe aussi des montages plus élaborés. L’un des plus utilisés consiste à loger les parts de SCPI dans une SCI familiale, détenue par plusieurs associés. Cette structure permet de mutualiser l’investissement, de répartir les droits entre conjoints ou enfants et de préparer la transmission dans un cadre maîtrisé. En cas de financement à crédit, la SCI offre une souplesse supplémentaire : les intérêts d’emprunt peuvent être imputés sur les revenus fonciers, allégeant la fiscalité de l’ensemble. Ainsi, les SCPI deviennent non seulement un outil de rendement, mais également un vecteur d’organisation et de transmission patrimoniale.
Enfin, il ne faut pas oublier les règles de prudence. Les frais d’entrée et de gestion pèsent sur la performance nette, et la liquidité reste limitée : revendre ses parts peut nécessiter plusieurs mois. Ces caractéristiques imposent de considérer les SCPI comme un investissement de long terme, inscrit dans une logique patrimoniale de 8 à 15 ans.
L’équilibre d’un patrimoine moderne
Les SCPI ne prétendent pas remplacer l’immobilier en direct, ni concurrencer les marchés financiers. Elles viennent plutôt compléter une stratégie d’ensemble : un peu comme une poutre invisible qui renforce la solidité de l’édifice patrimonial. L’immobilier en direct garde son intérêt pour l’effet de levier du crédit et le patrimoine tangible. Les marchés financiers apportent, eux, la liquidité et la capacité de réaction rapide. Les SCPI occupent cet entre-deux : elles assurent un revenu stable, diversifient l’exposition immobilière et délestent l’investisseur du fardeau de la gestion.
Dans un monde où le logement devient une ressource rare, où la réglementation se durcit et où la performance doit rimer avec responsabilité, les SCPI offrent une voie médiane : celle d’un immobilier collectif, accessible, géré par des professionnels, et désormais adapté aux enjeux du temps long.




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